POUR UN ROSEAU PRIS SUR LE VIF

Pour chacun d’entre nous, le monde s’ouvre un instant. Certains n’en saisissent rien, d’autres davantage. Arrivés trop tard ou trop tôt, nous nous enfonçons dans le temps. Ça ne tient qu’à un fil. Nous pouvons jouer la durée si nous n’en avons pas conscience, ou le doute si nous savons. Entre allongement et réduction, quel est ce moment où le temps commence à aller trop vite ?

L’étourdissant hasard distribue les cartes. Que l’on préfère jouer ou fuir, le temps du réel est toujours éphémère.

Le silence du noir nous détourne de notre fuite. Nous comptions prendre des chemins de traverse pour arriver plus vite mais nous revenons toujours sur nos pas et tournons en rond. Quel est ce futur que nous ne vivrons pas ? Dans cette histoire, tout est presque perdu, nos mémoires s’agglutinent et serviront le passé.

Le regard fixe le trou noir, sans étoile. Bref constat de la sensation du monde, un peu dissonante. C’est dans l’espace intérieur que commencent les rêves et c’est là aussi que petit à petit ils s’achèvent.

Texte : Delphine Alleaume

2014-« Roseaux » tirages sur papier « hahnemühle » mat-53×80 cm – encadrés
2016-« Ligne » tirages sur papier baryté Canson 60×60 cm – encadrés